Frontières tacites. Confrontations et accords dans les favelas de Rio de Janeiro
Referência completa:
Grillo, C.C. Frontières tacites. (2016). Confrontations et accords dans les favelas de Rio de Janeiro. Confins, n.28. https://doi.org/10.4000/confins.11246
Resumo:
Ce travail analyse les discontinuités spatiales produites par les dynamiques de confrontation armée et les accords engagés entre policiers, trafiquants et voleurs dans la ville de Rio de Janeiro. Il met l’accent sur les transformations produites par l’implantation d’Unités de Police Pacificatrice (UPP). En prenant appui sur une recherche ethnographique réalisée dans des favelas contrôlées par une faction du trafic de drogues, avant, pendant et après leur occupation par la Police Militaire, il souhaite analyser les relations entre les différents acteurs de la violence urbaine et montrer quelle cartographie tacite et partagée des territoires en résulte. L’argument central est le suivant : en dépit de la reformulation de la stratégie de combat contre le marché illégal de drogues – du modèle d’opérations topiques d’incursion policière vers ladite «pacification » – , tant le contrôle social que le trafic demeurent territorialisés. Les acteurs impliqués disputent et négocient les limites spatiales imposées à la conduite d’activités illégales et à la circulation de certaines catégories de personnes. Les circonscriptions de l’action du trafic, correspondant jusque-là au périmètre des favelas et l’intérieur de ces espaces, sont devenues plus malléables, tandis que la structure des bocas de fumo – lieux de vente de drogues – semble demeurer inchangée. Face à la fragilité des nouveaux arrangements entre pouvoirs locaux, les contrôles exercés par les trafiquants sur la pratique de l’agression et du vol (assalto), semblent ainsi étendus, introduisant de nouvelles tensions au sein des dynamiques criminelles.
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